Les itinéraires du Passé-Présent à Estavayer-le-Lac

Sur cette page vous pouvez trouver quelques informations sur les photos historiques des itinéraires du Passé-Présent (ouvert du 15 avril jusqu’en septembre) qui permettent de découvrir les changements de la ville d’Estavayer-le-Lac au cours du temps:

  • Brève explication de toutes les photos historiques qui se trouvent dans la ville sur les 3 parcours.
    Une explication détaillée des changements survenus et le contexte historique de chaque photo se trouve dans le livret « Le Passé du Présent » qui peut être acheté à l’office du tourisme ou dans les kiosques de la ville pour le prix de 15.-. Le livret contiens toutes les photos des 3 itinéraires.
  • Plan des itinéraires à la fin de cette page.
    Un petit dépliant avec le plan des parcours est aussi disponible à l’office du tourisme.

Ce projet a été réalisé par le club Photo-Vidéo d’Estavayer-le-Lac (CVCE) à l’occasion de son 40ème anniversaire. Les recherches historiques et les textes d’explication ont été réalisés par M. Hervé Galeuchet, membre du Comité du CVCE.

Les 3 itinéraires peuvent être téléchargés / visualisés sur le site internet wikiloc, ou depuis l’application wikiloc directement sur votre téléphone mobile.
Chaque itinéraire se décompose en 2 parties A et B.

Vieille ville: Itinéraire 1A et itinéraire 1B
Lac et basse ville: Itinéraire 2A et itinéraire 2B
Ouest de la ville: Itinéraire 3A et itinéraire 3B

Lors d’une visite sur place, l’application wikiloc vous permets de visualiser les anciennes photos sur votre mobile. Chaque photo est géotaggée sur l’itinéraire depuis l’emplacement où elle a été prise, ainsi il est possible de voir in situ les modifications subies par la ville.

Brève explication de chaque photo se trouvant sur les 3 itinéraires:

  • Photo 01 : la Collégiale St Laurent vers 1910
    Carrefour principal de la ville jusqu’en 1900 : l’église est « au milieu du village », la religion aussi.
    Local du sonneur au 1er étage du clocher. Les cloches rythment toute la vie : les heures, les messes, les fêtes, les baptêmes, les mariages, les funérailles, les événements tragiques… Et on distingue encore le cadran solaire en dessous de l’horloge.

 

  • Photo 02 : la fontaine St Laurent vers 1900
    Pas d’eau courante jusqu’à la fin du XIXe siècle. Autour de la fontaine : mendiants, promeneurs, lavandières, paysan.
    En 1900, la population d’Estavayer atteignait 1600 habitants. Mais le dictrict a connu une forte émigration à cause du manque d’emplois : la Broye a perdu plus de 10’000 habitants de 1890 à 1960. Depuis, la tendance s’est totalement inversée.

 

  • Photo 03 : La Tour Ouest vers 1900
    Estavayer appartenait au « Pays de Vaud », dépendant de la Savoie, alliée à la Bourgogne. En 1475 : Estavayer fut attaquée et prise par les Confédérés (Bernois en particulier) comme tout le « Pays de Vaud », il y eut des massacres et des pillages dans toute la région. En 1476, Charles le Téméraire vint venger cet affront, il fut vaincu et tué. En 1536, Berne conquit le « Pays de Vaud », Estavayer se mit sous la protection du Canton de Fribourg et devint Suisse par la même occasion.

 

  • Photo 04 : Porte du Camus vers 1910
    Un mercredi, jour de foire : le bétail est amené pour être vendu. A ce moment, la rue appartient encore au piéton.
    Sur le côté de la porte, on voit un panneau : « Ici au pas, amende 5 frs ». En 1910, 7’250 véhicules motorisés circulaient en Suisse, dont 40 % de fabrication suisse. La vitesse était limitée à 10 km/h dans les agglomérations, 30 km/h en campagne.

 

  • Photo 05 : place de Chenaux vers 1910
    Les foires ont lieu 8 fois par année, avec succès de 1700 à 1860. La grande foire de la St Laurent dure 1 ou 2 semaines et transforme la ville en centre commercial. Des marchands venus parfois de France, d’Italie ou d’Allemagne, vendent de tout : bétail, nourriture, meubles, décorations, médicaments, etc. Les habitants louent leurs maisons pour loger les participants.

 

  • Photo 06 : rue des Granges en 1888
    La ville et la région d’Estavayer avait une vocation agricole : d’où la présence de bétail, de granges, d’étables, d’écuries, de porcheries, de poulaillers, etc. jusque dans le centre de la ville. Presque la moitié des édifices de la ville était vouée à l’agriculture. En 1800, 60 % des actifs travaillaient dans l’agriculture, en 1900 : 31 %, il en reste 3 % actuellement.

 

  • Photo 07 : la rue du Camus vers 1900
    A droite de la rue se trouvaient une ferme, avec écuries et granges, un autre écurie et une forge.
    Le confort des maisons était très limité  : pas d’isolation, cuisinière à bois, une seule pièce chauffée, eau à la fontaine ou au puits, pas de salle de bains, WC à l’extérieur sans siphon, plusieurs enfants par chambre, peu d’intimité. Tous les travaux s’effectuaient à la force humaine ou animale, sans appareils électriques, sans moteurs et avec peu de produits.

 

  • Photo 08 : Maison de la Dîme (musée)
    Résidence d’Humbert le Bâtard de 1420 à sa mort en 1443. Fils naturel du Comte de Savoie Amédée VII. Participe à une croisade, est fait prisonnier des Turcs à la bataille de Nicopolis, revient 6 ans plus tard, hérite de seigneuries dans le Pays de Vaud dont Estavayer, joue les ambassadeurs pour son demi-frère, devient Comte de Romont. Curieusement, son blason montre la Croix de Savoie avec 5 croissants d’azur, sa devise est en arabe : « Allah hac » (Dieu est juste).

 

  • Photo 09 : rte de Payerne et Porte des Dominicaines vers 1920
    A gauche : couvent des Dominicaines établi en 1316. Pendant 700 ans, les moniales ont maintenu leur veille de prière et de contemplation malgré toutes les difficultés (épidémies de peste, Réforme, guerres, révolutions).
    A droite : ancien atelier de Charles Arnoux, fondeur de cloche réputé. Le métal de certaines de ses cloches est venu de Chine, quelques-unes de ses cloches sont parties jusqu’en Afrique.

 

  • Photo 10 : la Grand-Rue vers 1900
    Magasins, boutiques et établissements publics émaillent les deux grands axes de la ville (Grand-Rue, rue de l’Hôtel de Ville). En 1900-1910 : 22 cafés, auberges, pintes, hôtels, etc. pour 1600 habitants, c’est pas mal… Il y en avait 5 entre la Porte des Dominicaines et l’église ! Pas étonnant si l’alcoolisme était un grave problème.

 

  • Photo 11 : la Grand-Rue vers 1915
    Sur la carte : Hôtel du Cerf, café du Cerf avec billard, un magasin avec enseigne en rénovation par un artisan casse-cou, magasin en articles de toutes sortes : un vrai capharnaüm ! A ce moment, pas besoin de supermarchés, il suffisait de longer la rue et on trouvait tout le nécessaire ; pas besoin de carte de crédit, le « carnet chez l’épicier » la remplaçait avantageusement.

 

  • Photo 12 : La Ruelle des Moulins vers 1890
    Constructions au centre et à droite démolies vers 1900 pour construire un nouvel axe routier : la Route du Port. La route et le port furent construits par des forçats fribourgeois, boulet au pied.
    On voit le canal d’un moulin. Une douzaine de moulins à eau fonctionnaient dans la région pour toutes sortes de productions (farine, huile, planches et poutres, poudre d’os, concassage du métal, etc.).

 

  • Photo 13 : la chapelle de Rivaz au bas de la Grand Rue vers 1910
    Elle fut consacrée à Notre Dame de la Consolation en 1499, lieu de pélerinage. Elle se trouve au débouché de la Grand-Rue. Jusqu’en 1900, la Grand-Rue, étroite, pentue était la seule route de liaison entre les ports et le haut de la ville, entre le lac et la campagne. C’était un endroit statégique dominé par le château de Motte-Châtel.

 

  • Photo 14 : l’hôpital vers 1900
    Ce bâtiment a été successivement : 1. une fabrique de draps (1762 – 1793), 2. le pensionnat jésuite St Stanislas (1826 – 1847), une succursale du Collège St Michel de Fribourg qui avait trop d’élèves, 3. une fabrique de chapeaux de paille (1855 – 1882), 4. l’hospice de la Broye (1883), 5. l’Hôpital de la Broye 6. un site de l’Hôpital Intercantonal de la Broye (réadaptation) ainsi que de divers cabinets et services sociaux depuis 1999

 

  • Photo 15 : Le château, gravure de Barbier l’Aîné vers 1780
    Cette gravure a paru dans un ouvrage qui a contribué à la réputation touristique de la Suisse.
    Le niveau du lac était plus haut de 3.5 m avant les corrections des eaux du Jura (1870 et 1960). Avant les corrections : inondations de plus en plus fréquentes de Orbe à Soleure. Pour Estavayer, la baisse du niveau causa la perte des ports, la fin du commerce sur le lac, des difficultés pour la pêche et la mise à découvert de terrains marécageux inutilisables.

 

  • Photo 16 : Estavayer par D. Herrliberger vers 1760
    Le lac, plus haut de 3.5 m, atteignait l’hôpital, l’endroit où se trouvait un ancien port,
    Le bâtiment au centre était un entrepôt par où passait tout le sel venu de France pour le canton de Fribourg.
    De 1674 jusqu’en 1789, le Canton de Fribourg fournit des milliers de soldats au roi de France en échange de quantités énormes de sel vendu à bas prix. Le sel était utilisé pour la fabrication de fromages qui étaient vendus… au roi de France.

 

  • Photo 17 : vue aérienne d’Estavayer vers 1935
    La ville n’est pas encore sortie de ses remparts sauf pour le nouveau quartier de la gare. Les grèves sont encore largement inoccupées depuis la correction des eaux du Jura (vers 1870 et 1960). Les émigrés de Nova Fribourgo au Brésil sont partis d’Estavayer. Jusqu’en 1900, des centaines de milliers de Suisses ont émigré à l’étranger pour des raisons économiques.

 

  • Photo 18 : pêcheurs au sentier du Goulet vers 1915
    La vie des pêcheurs était rude : pas de moteur, tout se faisait à la main, à la rame ou à la voile, par tous les temps réveil à 3 heures du matin pour lever les filets, pas de feux pour avertir des tempêtes, pas de frigo pour conserver les invendus, peu de débouchés (consommation de 2.5kg par personne). Les pêcheurs étaient 400 sur le Lac de Neuchâtel, ils ne sont plus que 26.

 

  • Photo 19 : plage des Lacustres et enfants du Foyer Gardien en 1927
    A part les bains sur le môle du port, seul lieu de baignade à Estavayer, aménagé pour les hôtels construits près de la gare. Succès touristique stoppé par la première guerre mondiale. Premier bâtiment de la plage construit en 1931.
    Foyer gardien : institut qui recevait provisoirement des enfants privés de soins maternels.

 

  • Photo 20 : La poste et son personnel vers 1905
    Bâtiment très impressionnant pour une ville de 1600 habitants, premier du genre en vieille ville.
    La poste : régie fédérale créée en 1849, seul organe fédéral atteignant toutes les localités.
    En 1910 : 4000 offices postaux, trafic postal multiplié par cinq entre 1880 et 1910, courrier distribué jusqu’à six fois par jour (aussi le dimanche jusqu’en 1924) aussi rapidement qu’en l’an 2’000 grâce au tri ambulant dans les wagons CFF.

 

  • Photo 21 : le Rue de la Gare vers 1900
    Derrière les façades tranquilles se trouvaient souvent des travailleuses à domicile. En 1770, une centaine de femmes accomplissaient des travaux de peinture sur coton pour une fabrique de Cortaillod. Certaines de ces toiles ont pu servir à acheter des esclaves en Afrique dans le système du « commerce triangulaire ».

 

  • Photo 22 : le lavoir vers 1920
    Avant l’apparition des machines à laver, la grande lessive se faisait à Pâques et à la Toussaint à la main dans le « Ruisseau des Moulins ». On voit encore les séparations où les ménagères s’agenouillaient pour battre et rincer leur linge après l’avoir passé dans la chaudière. La liste des tâches ménagères était sans fin, mais le droit des femmes limité à celui de se taire. Les droits civiques furent accordés aux femmes en 1971 et l’égalité des droits dans la famille fut appliquée en… 1988.

 

  • Photo 23 : tour des Cormontants et grèves vers 1920
    Tour construite en 1657. La ville est entourée de vergers et de jardins pour fournir fruits et légumes aux habitants.
    Devant la tour, deux stations lacustres de l’Âge de la Pierre Polie (-3’000) et du Bronze (-1000) explorées en 1857. Au XIXe siècle, on se servit des « lacustres » pour créer un mythe fondateur adapté au nouvel Etat Fédéral suisse (1848).

 

  • Photo 24 : la place du midi vers 1870
    La tour à gauche (devant l’UBS actuelle), une forge qui encombre la moitié de la rue, le début de la rue St Pierre, l’escalier qui se trouvait sur la terrasse actuelle du Moulinet, tous ces éléments ont été démolis entre 1870 et 1960. La protection des monuments historiques ne commence qu’au début du XXe siècle avec la création du « Heimatschutz ».

 

  • Photo 25 : le casino vers 1905
    Ce bâtiment a été une salle de spectacle construite en 1901. Louis Thurler, Jules Marmier, Louise Elgass y créèrent maints œuvres originales : spectacles musicaux, comédies, tragédies, etc. Les spectateurs affluèrent de toute la Suisse romande pour des soirées rassemblant parfois jusqu’à 200 acteurs, figurants et musiciens.
    Le bâtiment a été transformé en cinéma (1945) avant de devenir le Centre Espagnol (1976).

 

  • photo 26 : le quartier de la gare vers 1915
    Le quartier de la gare est le premier en dehors des remparts et le premier nouveau quartier depuis 1349 ! On y construisit des habitations, des hôtels, des pensions et des pensionnats. La demeure au 1er plan est un pastiche de maison patricienne fribourgeoise de 1912 avec de hauts plafonds, un hall recouvert de mosaïque en marbre et un grand escalier.

 

  • Photo 27 : la gare vers 1915
    La ligne de train Fribourg-Yverdon fut inaugurée en 1877. En 1800, il fallait 6 h de diligence pour aller à Fribourg, plus que 1 h avec le train. Mais le train a aussi mis fin au commerce par le lac, ce qui a engendré de graves pertes d’activités pour les foires.
    En Suisse, il y avait 0 km de rail en 1847 et 3’000 km en 1880 ! Yverdon et Estavayer ont failli se retrouver sur la ligne principale Lausanne – Berne au lieu de Romont et Fribourg !

Itinéraire des 3 Parcours :
indication du lieu ou se trouve les anciennes photos (le plus souvent en vitrine dans un commerce proche du lieu de prise de vue)

Les 3 parcours débutent à l’Office du Tourisme, marqué « i » sur le plan ci-dessous:

 

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